ETUDE DU DÉFERLEMENT D’UNE VAGUE
Les houles générées au large dans les eaux profondes se déplacent vers la côte et arrivent dans une zone d’eaux peu profondes, ce qui produit le déferlement des vagues.
Lorsque la houle est bien formée, elle peut se déplacer sur de très grandes distances et « cohabiter » avec d’autres houles ( houle primaire, secondaire..).
Sur le globe terrestre, les houles ont des déplacements orthodromiques, c’est à dire qu’elles suivent la ligne de plus courte distance entre deux points sur une sphère.
Perte d’énergie
L’énergie du vent dans la zone de fetch s’accumule pour former la houle qui se propage. Cette houle va subir des pertes d’énergies lors de sa propagation :
En eau profonde :
Par viscosité, par frottement interne, et également par résistance de l’air. Lorsque le vent est contraire au sens de propagation de la houle, la perte d’énergie est maximale ( les modèles de prévision de vagues ne prennent pas en compte cette perte ). Pourtant la perte d’énergie est d’autant plus grande que la hauteur de la houle est grande, car plus la surface de la vague exposée au vent est importante, plus le frottement exercé sera important.
En eau peu profonde :
La perte d’énergie en eau peu profonde se fait via le déferlement. C’est un phénomène non-linéaire très complexe. Pour comprendre le déferlement des vagues il faut introduire la notion de cambrure d’une vague. C’est le rapport de sa Hauteur H à sa longueur d’onde Lambda L. Lorsque ce rapport atteint 1/7 ou plus, la cambrure est dite critique et la vague devient déferlante. L’augmentation de la cambrure des vagues est due au levage et au ralentissement de sa partie inférieure, par interaction avec le fond, alors que le sommet continue de se propager à une vitesse plus rapide. Cela implique que le sommet de la vague dépasse la base, puis s’écroule.
Trois types de déferlement :
La forme d’un déferlement au voisinage du rivage dépend de la pente des fonds et des caractéristiques de la houle. On distingue le plus souvent trois types de déferlement.. Le déferlement gonflant, le déferlement plongeant, le déferlement glissant, les deux derniers étant ceux exploitables pour la pratique du surf.
Gonflant :
Par très fortes pentes et longue période. La transition entre l’eau profonde et peu profonde est brute, la vague gravit la plage avant que la crête puisse s’enrouler. Lors de ces déferlements le courant de retour des vagues est souvent important et potentiellement dangereux pour les baigneurs.
Glissant :
Pente douce et régulière. Les vagues commencent à se briser loin du rivage avec une crête à l’aspect mousseux qui s’accentue lors de la progression en laissant derrière une couche d’écume. Ces vagues libèrent lentement leur énergie. Ce sont celles avec le déferlement le plus long de manière générale. Le take-off est souvent le moins engagé, car la pente de la vague est douce. Parfois les vagues vont être considérées comme “molles”, car en effet l’énergie étant continuellement libérée elle peut être trop faible pour permettre à un surfeur de glisser.
Plongeant :
Ce type de vagues sont les plus propices à créer des tubes. La lèvre de la vague frappe verticalement l’eau et crée donc beaucoup de turbulence. La libération brutale de l’énergie explique pourquoi les canards sous de telles vagues sont souvent ceux qui remuent le plus.
La forme et la pente du fond marin, la période et la hauteur de la houle au large ne sont pas les seuls paramètres agissant sur le déferlement de la vague.
Le vent local influe au moment où la houle va commencer à se lever :
Un vent offshore :
est de sens contraire à la direction de la houle ( souvent de la plage vers l’océan ) et va aider à creuser la vague donc faciliter un déferlement plongeant.
Un vent onshore :
est de même sens que la houle et va favoriser un déferlement glissant.
Le courant
agit tout comme le vent. Les spots en sortie de rivière sont plus aptes à avoir des vagues creuses. Les courants de grandes échelles, comme le courant des Aiguilles en Afrique du Sud ou le courant Ligure en Méditerranée, sont connus des navigateurs pour l’amplification des vagues au large.
A propos des fonds marins, les beachbreaks et les bancs de sables sont susceptibles de se déplacer et d’être modifiés, ce qui peut faire varier le type de déferlement pour des houles de mêmes caractéristiques. En revanche pour les spots de reef, le fond restant identique au cours du temps, le déferlement sera influencé par les caractéristiques de la houle au large.
!!! A bientôt dans l’eau !!!
Petite page pour les prévisions sur notre côte : https://www.windguru.cz/706567